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Racing Forever

FIA WEC : Kévin Estre, champion en Hypercar.

« Mon plus gros titre, face à une concurrence de fou ! »


Publié par Communiqué le Samedi 9 Novembre 2024 à 18:31



Kévin Estre (Photo Porsche AG)
Kévin Estre (Photo Porsche AG)
C'est fait ! Kévin Estre et ses coéquipiers du team Porsche Penske Motorsport sont champions du Monde d'Endurance FIA Hypercar !

Ils sont arrivés à Bahrein avec une large avance, elle l'était encore plus après l'arrivée, mais les 8 heures de course n'ont pas été avares en événements, retournements de situation, stress et sueurs froides !

Le pilote natif de Lyon, qui a fêté ses 36 ans au début de cette semaine fatidique, est désormais double champion du Monde GT et Hypercar. On ne peut donc pas s'empêcher de penser à son prochain objectif : la victoire absolue aux 24 Heures du Mans !

​L'aboutissement

Un titre mondial représente un aboutissement pour tout compétiteur. Avec 9 constructeurs engageant aux quatre coins de la planète entre 18 et 23 voitures de la catégorie reine, la saison a tenu ses promesses et les champions ne le sont pas devenus par hasard. De leur 6e place de 2023 à la couronne 2024, ils ont su progresser dans tous les comportements du jeu.
Kévin Estre :  « On a beaucoup travaillé collectivement. Il y a eu quelques changements au sein de l'équipe et il faut prendre en compte le bénéfice de l'expérience d'une année avec la 963. Nous sommes arrivés au Qatar avec une voiture qui était beaucoup mieux que l'année précédente et on a continué à progresser tout au long de la saison. Les deux ingénieurs affectés à notre équipage n°6 ont été vraiment fantastiques ! »
Un pour tous, tous pour le titre !

Déjà associés en 2023, Kévin Estre, Laurens Vanthoor et André Lotterer sont repartis ensemble pour une deuxième campagne au volant de la Porsche 963 n°6. « Nous sommes un équipage très soudé » poursuit Kévin, « entre nous, ça a matché dès le début et nous avons construit une belle complicité. On a la même façon de concevoir l'endurance. Aucun des trois n'a eu envie de se mettre en avant car nous étions avant tout complémentaires. Chacun a ses forces et ses faiblesses, l'important étant de bien les connaitre. »

Les 8 Heures de Bahrein en ont fourni une illustration :
« On a changé l'ordre des relais en tenant compte de ce que l'un ou l'autre pouvait apporter, selon qu'il fallait faire monter et maintenir les pneus durs en température, ou au contraire ménager les médiums alors qu'il faisait encore chaud.

C'était notre force toute l'année, on a trouvé des solutions à trois, en restant soudés pour tirer selon les circonstances du moment, le meilleur du potentiel de chacun. On ne s'est jamais perdus sur le choix du set-up, des pneus ou de la stratégie. On a toujours été ouverts d'esprit, et il n'a jamais fallu prendre des pincettes pour ménager les susceptibilités. »

C'est aussi ça, l'Endurance : L'humain est un ferment primordial de la réussite.

Bahrein, en tête du début à la fin !

(Photo Porsche AG)
(Photo Porsche AG)
Cette année, le Français, le Belge et l'Allemand ont gagné d'entrée les 1812 Kilomètres du Qatar et conservé le commandement du championnat du Monde jusqu'à la ligne d'arrivée finale. Et pourtant...
« Nous n'étions pas les plus rapides, mais on a su prendre plus de points que nos adversaires. Globalement, on a fait une meilleure saison. Nous avons gagné au Qatar et au Mont Fuji, soient les deux courses où on était clairement devant. Mais quand on valait un Top 5, en termes de performances, on a réussi à monter sur le podium. On a toujours maximisé le résultat alors que les autres ont parfois commis des erreurs. »

Il faut tout de même évoquer l'exception de Bahrein...
« Au début, la Ferrari n°50 qui se battait avec nous pour le championnat nous a mis deux coups de roue, nous faisant perdre 12 places. On pointait 18e et derniers des Hypercars au virage n°4 !

Nous sommes revenus petit à petit mais les premières heures ont été un peu laborieuses, la voiture n'était pas idéale sous les grosses chaleurs et la Toyota n°7, qui nous menaçait elle aussi, était en tête. Ça ne sentait pas bon pour nous. La température a baissé avec la nuit et nous avons retrouvé une place qui nous laissait entrevoir le titre.

Les deux dernières heures ont été un peu folles, il y a eu plein de safety-cars, Laurens s'est retrouvé en lutte pour un podium. Mais on a fait une petite erreur stratégique sur un VSC (Virtual Safety-Car Ndlr) et Laurens qui n'avait pas pris la moindre pénalité de l'année a fait des petites erreurs, du genre qui n'arrivent que dans une course comme celle-là, quand on ne roule pas « naturellement » et qu'on réfléchit trop à cause du stress lié à l'enjeu.

Dans le même temps, nos rivaux ont connu des problèmes ou ont fait des erreurs encore plus pénalisantes. »

(Photo Porsche AG)
(Photo Porsche AG)
Et au bout de la route ?
« On est champions du Monde. C'est mon plus gros titre, acquis face à une concurrence de fou. L'année prochaine elle sera sûrement encore plus forte mais à ce jour, je pense que c'était la plus belle année de compétition dans la catégorie reine en endurance, au moins depuis la renaissance du FIA WEC en 2012. Je ne sais pas s'il y a déjà eu autant de constructeurs impliqués avec des pilotes professionnels. Depuis que j'ai débuté en endurance, mon but était de devenir pilote officiel Porsche, de me battre pour les 24 Heures du Mans au général et d'être champion du Monde. »

Il reste donc à l'hyperpoleman de la dernière édition de la classique mancelle une belle case à cocher.
« Je suis fier de mon parcours et de ce qu'on a accompli en tant que team. Sur le plan personnel, j'ai fait une de mes meilleures années. J'aimerais remercier tous ceux qui m'ont aidé depuis le début de ma carrière, ma famille proche, qui s'est beaucoup investie depuis mes 4 ans et tous les sponsors qui m'ont aidé et permis de devenir professionnel. »
En 2025, Kévin défendra son titre en FIA WEC avec Laurens Vanthoor, en duo sur certaines courses et avec le renfort de l'Australien Matt Campbell sur d'autres, dont les 24 Heures du Mans. Toujours avec la Porsche 963, le Français sera au départ des trois principales courses d'endurance du calendrier de l'IMSA à Daytona, Sebring et Road Atlanta (Petit Le Mans). Un programme en GT comprenant les 24 Heures du Nürburgring figurera également à son copieux agenda. Mais en attendant, le Français a rendez-vous avec la prestigieuse remise des prix de la Fédération Internationale de l'Automobile pour recevoir officiellement son titre !

Texte Romane Didier





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