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Racing Forever

Clio Cup : Florian Boucheron réalise son rêve à Pau

Première course en auto pour Florian Boucheron


Publié par le Vendredi 24 Mai 2013 à 14:42



Florian Boucheron
Florian Boucheron
Florian Boucheron s’est lancé un nouveau défi en débutant en sport automobile après 5 ans de Karting. Etudiant en école de commerce dans la ville de Pau, il a réalisé son rêve en participant au 72e grand prix de Pau dans la catégorie Clio Cup. Son projet a pris la forme d’une ascension de l’Everest tant les difficultés à surmonter furent nombreuses mais Florian a rempli ses objectifs en prenant le maximum d’expérience et en progressant tout le week-end.
 
Retour sur un week-end particulièrement riche en émotions :
 
Quel fut le déclic pour franchir le pas du sport-automobile ?
 
Florian : « Après plusieurs années dans le karting, j’ai testé une Porsche sur le circuit de Magny-Cours grâce à Arthur Barbosa et sa société LIMPA NETTOYAGE. Les bases du pilotage apprises en karting m'ont permis d'être rapide tout de suite et d'après les paroles de mon instructeur doté de prêt de 50 ans d'expérience (!) le potentiel était là. »
 
Pourquoi choisir de commencer par une course aussi dure que Pau ?
 
« Je suis étudiant à l’école supérieure de commerce de Pau (ESC) et il était plus facile pour moi de démarcher des partenaires pour réaliser ce projet si je courrais ici. Depuis 3 mois je multiplie les actions de communications (campagne sur les bus, animation d’événement, presse, site internet…) et prospecte pour financer ma course. »
 
T’attendais-tu à ce week-end difficile ?
 
« Oui car je n’ai malheureusement pas eu le temps et les moyens de me préparer suffisamment pour comprendre la voiture. J’ai roulé un peu sur le circuit de Pau Arnos mais en conditions de pluie. Je n’ai jamais roulé en course auto, jamais en pneu slick et la course se déroule en ville dans un peloton réputé agité et la météo n’était pas terrible : tout était réunit pour que cela se passe mal. Mon objectif était donc modeste : progresser au fil des tours ! »
 
Comment se sont passés les premiers essais dans les rues de Pau ?
 
« Tout d’abord je dois dire que mon team Milan Compétition est une équipe géniale, compétente et où on se sent à l’aise dès le début. Ca compte énormément quand on se lance dans l’inconnue la plus totale.
 
Samedi, la première séance d’essai libre commence et le maitre mot est la prudence. En effet je pars en slick alors que la piste n’est pas 100% sèche. L’apprentissage est difficile, la voiture dans son comportement ne ressemble à rien de ce que j’avais conduis auparavant.
 
Le fait que ce soit une traction rend la tâche particulièrement compliquée. Les pneus avant chauffent vite avec les accélérations et les freinages mais les pneus arrières ont plus de mal, la voiture est très sur-vireuse. Après 2 têtes à queue, la confiance n’est pas au maximum et je décide de ralentir jusqu’à la fin de la séance. Le but étant de prendre mes marques et ne pas abimer la voiture en attendant la deuxième séance où nous aurions eut la possibilité de changer les réglages et de redonner du grip derrière. Mais je suis victime d’un problème mécanique vers la fin.  A la retombée d’un trottoir, un cardan casse et le problème ne s’arrête pas là. Voyant que le moteur tourne à vide j’arrête immédiatement d’accélérer mais le mal est fait le moteur a eut un sur régime et à casser. Pas d’erreur de pilotage de ma part mais un gros coup dur puisque le changement de moteur me privera de la seconde d’essai alors qu’il n’y avait que deux séances d’essai. »
 
Dans quel état psychologique se trouve-t-on dans ces cas là ?
 
« J’étais déjà bien stressé par mon inexpérience mais j’étais surtout embêté de ne pas pouvoir rouler dans la séance libre 2.  Pour faire Pau dans ces conditions il faut beaucoup de roulage pour avoir plus de confiance en soi et enfin se libérer. Quand tu as la poisse d’entrée ce n’est pas évident mais même si les choses ne se passent pas toujours comme on veut il faut s’adapter rapidement et faire avec.»

Dimanche ce fut tes premières qualifications et la première course auto de ta vie, raconte-nous comment cela s’est passé ?
 
« Dimanche matin nous partons à 8h35 pour la séance de qualification 1. La piste est mouillée et nous sortons donc tous en pneus pluies. Je commence peu à peu à m’habituer à la voiture et je suis plus à l’aise avec les pneus pluies. Mais le moteur peine à monter en régime et je sens qu’il ne livre pas toute sa puissance. Je suis crédité du dernier temps, très loin des autres.
 
Après contrôle du moteur nous comprenons la raison, le capteur d’arbre à came ne fonctionne pas. La perte de puissance est considérable et permet d’expliquer une partie du retard. Le reste du retard est tout simplement lié à mon inexpérience. Nous faisons de nombreuses séances de vidéos et analyses d’acquisitions de données pour parfaire mon pilotage. La suite de la journée est remplie de nouveauté pour moi. Etant étudiant à Pau je suis très sollicité pour des interviews.
 
La course a lieu à 21h05, on commence le jour et on finit la nuit, la piste est humide mais la trajectoire sèche. Je suis très stressé car il s’agit de mon premier départ arrêté. Je suis très prudent au départ, je n’ai pas le droit de m’accrocher ce week-end.
 
Celui-ci se passe bien pour ma part mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Un accident en début de peloton oblige la voiture de sécurité à rentrer en scène. Après que celle-ci soit rentrée le restart est donné mais le concurrent devant moi se laisse distancer par le peloton et je ne peux le doubler avant la ligne de départ. Je pars donc avec du retard mais j’arrive à finir avec une encourageante 17ème place. »
 
Lundi, le soleil était de retour et tu dois rouler cette fois en pneus Slicks.
 
« Effectivement nous commençons par les qualifications 2 dans la matinée sous un temps sec. Je suis de plus en plus à l’aise avec la voiture et maitrise mieux la glisse. Je gagne du temps à chaque tour et je suis finalement crédité de la 22ème place sur la grille.
 
Après un départ hésitant je me retrouve 20ème et je prends la roue d’un concurrent qui roule dans la même équipe que moi pensant qu’il était rapide. Malheureusement celui-ci me ralentit pendant 3 tours avant que je trouve l’ouverture pour le doubler.
 
Une fois doublé je parviendrai à me hisser hors de sa portée assez vite en améliorant mes chronos à chaque tour. Les sensations seront les meilleures durant cette course avec de plus en plus de maitrise de la voiture. Sur les derniers tours je roule quasiment aussi vite que le peloton mais les écarts ayant été creusés au début de la course je termine en 19ème position. »
 
N’as-tu pas eu l’impression de gravir l’Everest ce week-end ?
 
« Honnêtement si et en pleine tempête en plus ! A la fin de la course 2, j’ai ressentis un soulagement immense d’avoir ramené la voiture entière et je suis surtout fier d’avoir réussi à relever le défi. La journée du lundi a été la meilleure pour moi car passé le stress de la première course j’ai pu me libérer un petit peu et profiter au maximum des sensations offertes par la voiture et le circuit. »
 
Quel est ton objectif maintenant ?
 
« Il sera de trouver des partenaires pour revenir en sport-auto dans de meilleures conditions. Il faut que je puisse beaucoup m’entrainer avant. Je tiens à remercier tous mes partenaires qui m’ont aidé de près ou de loin et qui ont rendu ma participation à ce Grand Prix de Pau possible. »
 
Propos recueillis par Stéphane Gauthier pour Racingforever.com, partenaire de Florian Boucheron durant le grand prix de Pau 2013.

Créateur de Racing Forever - Reporter & photographe sports mécaniques En savoir plus sur cet auteur



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